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Episode 2 : Elisabeth, Mom-preneuse

Temps de lecture : 6 minutes

Elisabeth est maman de deux petites filles, et créatrice de la marque de vêtements et d’accessoires Rose& Zéphir. https://rose-zephir.com/

Photo : Alexandre de Terwangne

Comment en es tu arrivée à créer ton entreprise?

Passionnée de couture, j’ai découvert l’univers des enfants avec l’arrivée de ma fille Rose, fin 2017, suivie d’Albane en 2020.
Juriste de formation, mon amour pour les vêtements un brin rétro m’a donné l’envie de faire un revirement de carrière pour fonder Rose & Zéphir en août 2019, avec pour but de remoderniser ces vêtements au cœur de nos traditions. 
La gamme de produits proposés convient tant pour les moments privilégiés en famille que pour les grandes occasions, telles qu’un mariage ou un baptême.
Par la suite est venu le projet d’étendre ma gamme à des accessoires, cadeaux de naissance simples et efficaces, tels que des capes de bain, des cols, des bavoirs, des hochets de dentition et des attaches-tétine.

Ton concept est authentique, contemporain et écoresponsable. Peux tu nous expliquer quelles sont les éléments qui rendent ta marque écoresponsable?

Des matériaux naturels
J’accorde la plus grande importance à l’utilisation de matériaux respectueux de la peau de vos enfants et de l’environnement. 
Le coton OEKO-TEX® est donc largement privilégié, ainsi que la laine et le lin. Pour les accessoires, un bois naturel et non traité est privilégié.

Ensuite, c’est un projet à vocation sociale.
Parce que j’ai à cœur d’inclure des travailleurs en situation fragilisée au sein de mon projet, “Rose & Zéphir” collabore avec un atelier protégé pour la confection de ses accessoires.

Un circuit court et une confection 100% belge
Les produits Rose & Zéphir sont confectionnés en Belgique : ils favorisent tant l’artisanat qu’un circuit court et éco-responsable. En période de crise comme celle que nous vivons actuellement, il est d’autant plus important

Des produits 100% personnalisables
Je propose un service de personnalisation des accessoires Rose & Zéphir : tout accessoire peut être brodé. Les broderies sont réalisées par un artisan belge.

Quels sont tes futurs projets?

J’aimerai introduire une dimension de deuxième main au sein de mon projet… Affaire à suivre !
D’autre part, je rêve de sous-traiter plus largement la confection des vêtements au sein d’un atelier de fabrication bruxellois, pour ne plus gérer que la création, la logistique et le marketing du projet.
J’ai aussi le projet de m’associer dans les mois à venir. Rien de concret pour le moment, mais j’ai besoin d’être boostée par un travail d’équiper. Ce n’est pas toujours facile d’être seule à mener sa barque.
Enfin, j’aimerais avoir un rayonnement plus large en Europe.

Quels sont les conseils que tu donnerais quant à la gestion entreprise et vie de famille?

  • Organisation et répartition des tâches avec mon conjoint (on a fait un Excel !)
  • Plats préparés à l’avance pour la semaine (idéalement le dimanche)
  • Pic-nics pour l’école préparés à l’avance (tartines surgelées, légumes précoupés…).
  • 4 jours de travail : 9h – 15h + le soir ou le weekend pendant les siestes quand c’est nécessaire. En pratique, c’est plus compliqué… surtout avec la crise actuelle !

L’essentiel :
Scinder vie professionnelle et vie privée. Ne pas interférer des tâches de la vie quotidienne dans ses heures de travail.


Se forcer à faire comme si on était ailleurs que chez soi, c’est
essentiel : pas de courses last minut, pas de taches ménagères… Je fais une exception pour un peu de sport de temps en temps.


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Alexandre de Terwangne

Quelles sont les options pour les indépendants qui se lancent en Belgique ?

Cette liste n’est pas exhaustive… Je vous partage simplement les découvertes que j’ai pu faire lorsque je cherchais le meilleur système pour encadrer mon activité.

1. Tremplin- indépendants

https://www.onem.be/fr/documentation/feuille-info/t158
Le tremplin-indépendant permet à un personne qui se retrouve au chômage, d’exercer une activité indépendante en complément de son statut de demandeur d’emploi pendant 12 mois. Une fois le délai écoulé, le demandeur d’emploi doit choisir de se lancer en indépendant principal, ou de retourner au chômage complet pour retrouver un emploi.

Avantages?

  • On a un statut d’indépendant complémentaire avec des cotisations sociales réduites.
  • Cela permet de tester son activité tout en conservant une allocation de chômage pendant 1 an
  • On a déjà fait une partie des démarches pour se lancer à son compte, ce qui facilite le travail pour la suite

Contraintes?

  • Le statut principal reste demandeur d’emploi, ce qui signifie que l’obligation de recherche d’emploi reste d’application – ainsi que les contrôles !
  • 1 an, c’est court pour démarrer une activité et pouvoir en tirer un revenu suffisant pour être à son compte. Cela peut marcher, mais pas toujours… Le risque est de se retrouver pratiquement sans revenu et avec des cotisations sociales élevées à payer du jour au lendemain, si l’activité n’a pas pu suffisamment démarrer.
  • Il n’y a aucun accompagnement / coaching

!! Il ne faut pas se mettre au chômage pour faire le tremplin-indépendants, le but de la mesure étant d’aider des personnes en recherche d’emploi à se réinsérer.!!

Démarches?

Toutes les démarches pour obtenir le tremplin-indépendants sont détaillées sur le site de l’ONEM: https://www.onem.be/fr/documentation/feuille-info/t158.

  • Une fois le statut obtenu, il faudra, entre autres :
  • Prendre le statut d’indépendant complémentaire
  • Inscription à la BCE
  • Inscription à la TVA – choisir son statut (j’ai personnellement démarré avec la franchise TVA, mais suis sous un statut classique aujourd’hui).
  • Création d’un compte en banque professionnel (j’ai ouvert le mien chez CBC, 80 euros m’étaient offerts à l’époque pour l’inscription à la BCE)
  • Affiliation à une caisse d’assurances sociale et mutuelle

2. Couveuse d’entreprise ou similaire

Il existe plusieurs organismes, souvent référés comme étant des « incubateurs » ou des« couveuses d’entreprise », qui peuvent vous aider à vous lancer tout en vous procurant accompagnement et sécurité.
Pour ma part, j’ai fait un parcours avec « Azimut », après avoir fait une petite étude de marché des structures existantes. Je vous conseille de vous renseigner auprès de ces différents organismes, et de vous rendre à leurs séances d’informations pour voir lequel pourra le mieux vous accompagner dans votre projet.

Voici la liste des organismes que je suis allée voir (attention, c’est évidemment non-exhaustif) :
Couveuse d’entreprise : on facture sous leur n° tva + dispense recherche emploi à partir d’un certain stade (entrée en test).
Azimut : http://www.azimut.cc/azimut/fr/9608-accueil.html
Créajob :
https://creajob.be


Groupeone : on se met sous statut tremplin- indépendant. L’accompagnement me semblait poussé au niveau technique, mais peut être un peu moins au niveau pratique. C’est mon ressenti. Par contre, super accompagnement en crowfunding/ demande de bourses / demandes de crédit.

Peux tu nous expliquer ton parcours chez Azimut?

J’ai démarré mon parcours chez Azimut. Il est libellé en 3 phases principales
Préparation : plus ou moins 3 mois de formation à raison de 2 jours par semaine en
moyenne, afin de mieux définir son projet et s’armer d’outils pour se lancer. Super
intéressant !
Stage : test de notre activité pendant 8 semaines
Entrée en test : on démarre notre activité en facturant sous le numéro BCE d’Azimut.
On reste tenu de suivre 1 formation par mois (qui dure 2-3 jours). Le test peut durer
jusque 20 mois.

Avantages

  • Un statut de demandeur d’emploi avec un gel de la dégressivité des allocations à partir de l’entrée en test
  • Une dispense de recherche d’emploi à partir de l’entrée en test
  • Une facturation au nom d’Azimut. Cela nous permet de ne pas encore devoir lancer toutes les démarches nécessaires à la création de son entreprise, et de tester son activité.
  • Pas d’assurance à prendre non plus, Azimut vous couvre. On bénéficie du service comptable d’Azimut.
  • On a un accompagnement de qualité à la création de notre entreprise, et un suivi personnalisé. Azimut adopte la technique du « Lean Canva » pour le lancement des porteurs de projet, ce qui consiste à avancer petit à petit, par petits tests sur le marché très rapidement suivis de validations ou de remise en question.
  • Le coût des formations est réduit pour les demandeurs d’emploi, et jusqu’à ce jour financé à 80% par la région wallonne.

Contraintes?

Les revenus de notre activité sont « conservés » chez Azimut, à la fin de chaque mois. Il y a la possibilité de se faire rembourser les frais au fur et à mesure. Pour se payer, Azimut a opté pour un système d’intérim (lourdement taxé).

Démarches

Suivez une séance d’information Azimut, et toutes les démarches vous seront clairement expliquées !

3. SMART

« Smart » est une entreprise partagée qui vous permet de développer vos activités et de travailler de manière autonome dans le cadre sécurisé du statut de salarié.
Plus d’infos sur https://smartbe.be/fr/nos-services/

Quel conseil donnerais-tu à quelqu’un qui souhaite se lancer et créer son entreprise?

N’avancez pas seuls. Trouvez une structure qui vous accompagnera dans toutes vos démarches et dans l’élaboration de votre projet.
Il est ESSENTIEL de se remettre constamment en question, de repenser son modèle : on teste, on réadapte, on réessaye ! Il ne faut pas se décourager, malgré les difficultés auxquelles on peut être confrontés.

« La seule chose qu’on aie à faire c’est d’avoir le courage de se lancer. On se lance, on aime, on se plante, on se relève. Mais il faut marcher la tête haute ! »

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